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Communiqué
Réunion des ministres de finances et gouverneurs des banques centrales
Melbourne, Australie, 19 novembre 2006
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Voir aussi Programme de réforme du G20 de 2006
Nous, ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales des pays du G20, avons tenu notre huitième réunion à Melbourne, en Australie, sous le thème « Bâtir et soutenir la prospérité ».
L'expansion soutenue de l'économie se traduit par un rehaussement du niveau de vie et par un recul permanent de la pauvreté. Les pays établissent des liens plus étroits grâce au commerce, à l'investissement et à la mobilité des gens et des capitaux. Ces changements fournissent des occasions sans précédent de distribuer à grande échelle les bienfaits de la croissance. Or, nous sommes également confrontés à des défis communs, dont le vieillissement de la population dans de nombreux pays et l'explosion démographique qui touche une bonne partie des pays en développement. Pour relever ces défis, il faut des mesures stratégiques intérieures efficaces reposant sur une coopération efficace au plan de la politique internationale et sur des institutions internationales solides et inclusives.
Les membres du G20 notent que l'économie mondiale croît à un rythme vigoureux, la croissance étant supérieure à la moyenne à long terme pour une quatrième année consécutive. Les perspectives demeurent positives. La croissance de l'économie mondiale devrait ralentir légèrement par rapport à la forte poussée des dernières années. Dans les pays industrialisés, elle devrait ralentir quelque peu comparativement au rythme élevé observé récemment. Dans les économies de marché émergentes, les gains de production devraient rester élevés, les pays clés comme la Chine et l'Inde poursuivant leur forte expansion. Une croissance de l'économie mondiale supérieure à la moyenne a fait diminuer la capacité de réserve, ce qui, compte tenu des prix élevés de l'énergie et des minéraux, a accru les risques d'inflation.
Afin de maintenir une forte croissance à l'échelle mondiale et de contenir l'inflation, il faudra des ajustements soutenus des politiques monétaire et financière tout en garantissant la souplesse nécessaire des taux de change et des réformes structurelles convenables. Nous devons profiter de la vigueur actuelle de l'économie mondiale pour fixer les paramètres stratégiques qui conviennent. Compte tenu des tensions inflationnistes éventuelles, la normalisation de la politique monétaire en cours dans nombre de pays du G20 devra se poursuivre. La politique financière doit faire en sorte que le secteur public ne soit pas vulnérable à la croissance plus lente des revenus et à une hausse des dépenses lorsque les taux de croissance reprendront leur trajectoire normale, et que les politiques puissent s'adapter si la croissance ralentit plus brusquement que prévu à l'heure actuelle. Nous sommes déterminés à mettre en place ces politiques, lesquelles s'imposent également pour corriger de façon ordonné les déséquilibres mondiaux entre les pays.
L'expansion stable de l'économie mondiale dépend de l'ouverture des échanges commerciaux. Les membres du G20 ont souligné le danger que la montée du protectionnisme en matière de commerce et d'investissement représente pour la prospérité mondiale. Le succès du Cycle du développement de Doha est essentiel si nous voulons rendre le commerce plus libre et plus ouvert, réduire le risque d'instabilité économique et financière et accélérer à la fois la croissance économique, le développement et la réduction soutenue de la pauvreté. Les membres du G20 réclament la reprise à court terme des négociations de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et la réalisation d'objectifs ambitieux au profit de tous.
L'examen par le G20 des marchés mondiaux de l'énergie et des minéraux traduit l'ampleur de la demande, de la production, des investissements et du commerce de ces ressources pour l'économie mondiale.
La demande mondiale d'énergie et de minéraux augmentera sensiblement au cours des prochaines décennies en raison de la vigueur de l'économie mondiale, de la hausse des revenus, ainsi que de l'industrialisation et de l'urbanisation soutenues dans de nombreux pays. Même si les stocks physiques permettent de répondre à la demande et si les investissements progressent, la croissance de l'offre jusqu'ici suit difficilement la progression de la demande, ce qui fait nettement grimper les prix. Nous avons convenu que la stimulation du commerce international par le renforcement des marchés et l'assurance de la stabilité par l'encouragement à l'investissement et à l'efficience sont les meilleures façons de garantir la sécurité à long terme des ressources.
Nous avons discuté des défis pour la politique macroéconomique que posent les cycles des prix de l'énergie et des minéraux. Les autorités monétaires restent vigilantes pour que l'inflation demeure faible et stable, et elles demeurent prêtes à contenir les effets de seconde vague sur les prix. La souplesse des économies intérieures et des taux de change contribue à faciliter l'ajustement aux mouvements importants des prix des biens échangés. Les ministres des Finances mettent aussi l'accent sur les principaux problèmes financiers comme la gestion de l'augmentation subite des revenus et le niveau adéquat des subventions énergétiques. Nous avons convenu qu'il est prioritaire de réformer davantage ces subventions pour rehausser la viabilité financière, mieux cibler la pauvreté et faire en sorte que les signaux relatifs aux prix stimulent l'offre et favorisent l'efficience.
Nous avons réitéré l'engagement que nous avions pris dans l'Accord du G20 sur la croissance soutenue en 2004 pour que les politiques intérieures contribuent à créer un climat global propice à l'investissement et à accroître la concurrence intérieure et internationale. Nous avons discuté des moyens à prendre pour que la poussée des ressources naturelles en cours stimule la croissance et le développement, soulignant l'importance d'appliquer de saines politiques intérieures et une gouvernance efficace pour stimuler l'investissement. Nous sommes satisfaits de la poursuite des travaux sur les principes de gouvernance efficiente et efficace des entreprises d'extraction, tant privées que publiques. Nous avons pris note des retombées de l'initiative relative à la transparence des industries extractives, une mesure volontaire conçue pour rehausser la transparence, la gouvernance et le développement guidé par l'investissement dans les pays riches en ressources naturelles, et nous encourageons les gouvernements et les entreprises à l'appuyer. Nous soutenons la poursuite des progrès à l'égard du Cadre d'investissement de la Banque mondiale en matière d'énergie propre.
La sécurité à long terme des ressources naturelles et la confrontation aux principaux défis planétaires, comme le changement climatique, exigent des cadres stratégiques et des mesures d'envergure internationale et efficaces. Des marchés fonctionnant bien - qui se caractérisent par la clarté des signaux relatifs aux prix, l'ouverture au commerce et à l'investissement, la transparence des marchés, une saine gouvernance et une concurrence interentreprises efficace - favoriseront l'investissement dans les nouvelles sources, généreront des gains d'efficience et des technologies nouvelles, encourageront l'emploi de sources d'énergie renouvelable et de remplacement, et permettront la circulation transfrontalière du savoir et des ressources. Nous prenons note des Perspectives énergétiques mondiales de l'Association internationale de l'énergie et des recommandations qui y sont formulées.
Nous appuyons la Joint Oil Data Initiative (initiative conjointe sur les données relatives aux réserves et à la production de pétrole) et sommes d'avis qu'il y a lieu de l'étendre à d'autres secteurs énergétiques, comme celui du gaz naturel, et d'intégrer une définition commune des réserves d'énergie. Nous encourageons le développement de principes clairs afin d'encadrer le commerce et l'investissement dans les industries d'extraction. Nous avons convenu que le G20 travaillera à articuler ces principes. Nous avons discuté des liens entre l'énergie et la politique sur le changement climatique, ainsi que du rôle des mécanismes de marché, et nous avons convenu que le G20 devrait surveiller cette question.
Nous avons reconnu qu'il faut poursuivre et renforcer le dialogue entre les producteurs et les consommateurs. Nous avons également rencontré, au cours d'un déjeuner de travail, des chefs d'entreprise du secteur mondial de l'énergie et des minéraux et discuté des façons de renforcer les marchés pour ces produits.
Même si les pays du G20 en sont à divers stades d'une importante transition démographique, nous reconnaissons qu'il importe d'examiner à court terme des politiques visant à faciliter les ajustements inévitables qui devront être effectués. Cette année, nous avons mis l'accent sur les répercussions sur les marchés financiers, et sur d'autres aspects de la mobilité de la main-d'ouvre.
Le bon fonctionnement et l'ouverture des marchés financiers peuvent contribuer à atténuer les répercussions économiques de l'évolution démographique. Il importe d'accroître l'efficience des marchés financiers et de promouvoir l'innovation dans le secteur financier pour faciliter l'ajustement. Nous avons également convenu de travailler ensemble en vue de sensibiliser davantage les gens à leurs besoins de revenu de retraite et de les aider à mieux comprendre les choix qui s'offrent à eux.
Nous avons examiné le rôle de la mobilité de la main-d'ouvre dans l'évolution démographique en cours en tenant compte des avantages potentiels pour les pays en développement et les pays industrialisés. Nous faisons de nouveau appel à la collaboration de la communauté internationale pour améliorer les services liés à l'envoi de fonds et réduire les coûts de transaction. Nous avons discuté du potentiel d'accroissement de la transférabilité des paiements au titre de la sécurité sociale et des soins de santé afin de réduire les coûts de la migration, plus particulièrement pour les migrants temporaires, et nous avons invité la Banque mondiale à chiffrer les coûts et les avantages de cette transférabilité accrue afin que les membres du G20 puissent poursuivre leurs discussions à ce sujet.
Le G20 estime qu'il faut rehausser l'efficacité et la légitimité du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale par une réforme poussée de la gouvernance et un examen des politiques stratégiques.
Nous avons tous intérêt à ce que le FMI soit solide et crédible, et qu'il reflète la réalité de l'économie mondiale. Nous nous sommes donc réjouis de ce que les gouverneurs du FMI réunis à Singapour aient appuyé la réforme des quotes-parts et de la gouvernance en vue de refléter l'importance relative des membres au sein de l'économie mondiale et de donner plus de voix aux pays à faible revenu au sein du Fonds. Nous sommes heureux que le G20 ait pu contribuer à ce résultat historique.
Nous sommes déterminés à mettre en place un ensemble détaillé de réformes dans le cadre de la deuxième étape de ce processus, en respectant l'échéancier établi par les gouverneurs du FMI. À cette fin, nous avons recensé des questions clés sur lesquelles il faudra s'entendre afin de mettre en oeuvre la deuxième étape des réformes, notamment les principales considérations liées à une nouvelle formule simple et transparente pour l'établissement des quotes-parts qui tient compte de la situation économique relative des membres, la façon de mettre en oeuvre cette dernière et la conclusion d'une entente sur l'accroissement des votes de base et la manière de protéger la proportion de ces votes au fil du temps.
Nous avons discuté franchement de ces questions et convenu que le G20 poursuivra résolument ces travaux au cours de la prochaine année afin de réaliser des progrès marqués dans le cadre de la deuxième étape des réformes.
Nous avons fait avancer d'autres questions soulevées dans notre Déclaration du G20 sur la réforme des institutions issues des accords de Bretton Woods d'octobre 2005. Nous nous réjouissons de ce que le Comité du développement ait demandé à la Banque mondiale de travailler avec ses actionnaires afin d'étudier la composante des voix et la participation au chapitre de la gouvernance de la Banque, et nous avons convenu que le G20 peut jouer un rôle important dans le cadre de ce débat renouvelé. Nous nous sommes également entendus sur le fait que le G20 doit poursuivre l'examen des questions stratégiques et de politique auxquelles le FMI et la Banque mondiale sont confrontés, y compris la surveillance du FMI, le rôle du Fonds au sein des économies de marché émergentes, notamment la possibilité de lancer un nouvel instrument de liquidité, le rôle du FMI auprès des pays à faible revenu et la collaboration entre le Fonds et la Banque mondiale.
Nous avons souligné l'importance de moderniser et de renforcer la surveillance du FMI pour respecter les exigences de la mondialisation et convenu d'examiner de plus près les grandes orientations de la surveillance, en insistant sur les objectifs souhaitables et les priorités à moyen terme, en prévision des discussions du FMI sur une cotisation au titre de la surveillance, qui auront lieu au premier semestre de 2007. Nous approuvons en outre l'examen mené par le FMI en vue de mettre à jour la décision de 1977 sur la surveillance des politiques de taux de change.
Nous approuvons l'initiative lancée en mars 2006 par les dirigeants des deux institutions afin de mettre sur pied un Comité d'examen externe sur la collaboration entre le FMI et la Banque mondiale. Son président, M. Pedro Malan, s'est joint à nous pour discuter de questions clés ayant trait aux responsabilités des deux institutions.
Nous avons réitéré la position exprimée dans la Déclaration d'octobre 2005 voulant que la sélection des membres de la haute direction du FMI et de la Banque mondiale soit fondée sur le mérite et assurer une bonne représentation de tous les pays membres. Nous approuvons l'examen de toute mesure pouvant garantir la pleine transparence de la sélection du directeur général du FMI et du président de la Banque mondiale.
L'Accord du G20 sur la croissance soutenue établit des principes rigoureux sur lesquels appuyer des politiques intérieures de renforcement de la croissance. Nous avons discuté de façon pragmatique d'un large éventail de questions et mis en commun nos expériences de la mise en ouvre et de la consolidation des réformes. Nous priorités stratégiques courantes figurent dans le Programme de réforme du G20 ci-joint.
En nous fondant sur la Déclaration du G20 sur les enjeux liés au développement mondial de 2005, nous saluons le récent relèvement de l'aide et de l'allégement de la dette et soulignons l'importance de donner suite aux engagements d'accroître davantage l'aide et de relancer les efforts afin d'accroître la qualité du soutien. Nous avons aussi souligné l'importance d'aider les pays à profiter des avantages d'une bonification de l'aide et de l'allégement de la dette, et d'éviter la résurgence d'une dette insoutenable. L'accroissement de l'aide au développement doit s'accompagner d'une aide plus efficace afin de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement. Tous les membres du G-20 ont donné leur appui à la Déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide au développement. Nous convenons que le G20 travaillera en vue d'améliorer l'efficacité de l'aide et la saine gouvernance.
Par suite de notre engagement de 2004 d'établir des normes rigoureuses de transparence et d'échange de renseignements aux fins de l'impôt, nous nous réjouissons de la parution de l'évaluation de 2006 du Forum mondial de l'OCDE sur la fiscalité, qui montre que des progrès ont été faits relativement à la mise en ouvre de ces normes. Il faut aller plus loin et c'est pourquoi nous encourageons les efforts soutenus de mise en ouvre et invitons les pays et les territoires qui n'ont pas encore instauré de solides normes de transparence et d'échanges de renseignements à le faire.
Nous sommes heureux des efforts soutenus d'un nombre croissant de pays débiteurs et de créanciers du secteur privé visant les Principes pour des flux de capitaux stables et une restructuration équitable de la dette dans les économies émergentes dans le but d'accroître la stabilité financière et de faciliter l'accès des économies émergentes aux marchés.
Nous avons réitéré notre engagement de prendre des mesures pour lutter contre le blanchiment d'argent et le financement des activités terroristes et illicites. Nous recommandons et encourageons un resserrement de la collaboration entre le FMI, la Banque mondiale, le Groupe d'action financière (GAFI) et des organismes régionaux semblables au GAFI en vue de promouvoir l'application plus rigoureuse des normes internationales de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement des activités terroristes. Nous demandons au GAFI et aux organismes régionaux semblables de continuer d'étendre le soutien de leurs travaux, et à tous les pays de renforcer leurs régimes de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement des activités terroristes, et de publier leurs évaluations détaillées par pays.
Nous avons remercié nos hôtes australiens d'avoir dirigé les travaux du G20 cette année et de nous avoir accueillis à Melbourne. Nous comptons sur la poursuite d'une collaboration efficace au sein du G20 l'an prochain, sous la gouverne de l'Afrique du Sud. Nous souhaitons la bienvenue au Brésil à la présidence du G20 en 2008.
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