Nous, ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales du G20, avons tenu notre septième réunion à Xianghe, dans la province de Hebei, en Chine. Sous le thème de la coopération mondiale et de la promotion d'un développement économique équilibré et ordonné à l'échelle internationale, nous avons abordé un large éventail de questions économiques qui présentent une importance cruciale dans une perspective internationale, et nous avons réaffirmé notre vision et nos responsabilités communes en faveur d'une croissance équilibrée et durable.
Nous avons bien accueilli le fait que l'économie mondiale ait poursuivi son expansion, tout en prenant acte de la faiblesse de la croissance et de la pauvreté de plus en plus grande dans certains pays en développement. Nous avons aussi souligné que des risques existent - cours du pétrole volatils et qui demeurent élevés, déséquilibres de plus en plus marqués à l'échelle mondiale et poussées protectionnistes - qui pourraient accroître l'incertitude et accentuer les vulnérabilités économiques et financières à l'échelle mondiale. Nous avons convenu que les mesures d'atténuation de ces risques doivent contribuer à une croissance économique mondiale soutenue et refléter nos responsabilités communes. Conformément à ces responsabilités, nous sommes bien résolus à établir les politiques monétaires et financières ainsi que les politiques de taux de change requises, et à accélérer les ajustements structurels pour éliminer les déséquilibres et surmonter les risques.
Nous craignons que les cours du pétrole, s'ils demeurent élevés et volatils, fassent monter les pressions inflationnistes, ralentissent la croissance et provoquent l'instabilité économique au niveau mondial. Nous convenons de coopérer davantage à propos de ces enjeux et soulignons la nécessité de hausser les investissements, la production et les capacités de raffinage ainsi que d'améliorer le dialogue entre fournisseurs et consommateurs de pétrole sur les tribunes pertinentes, par exemple le Forum international de l'énergie. Nous devons aussi accroître la transparence des marchés pétroliers pour les rendre plus efficients. Nous rappelons l'importance de promouvoir l'efficacité énergétique et la conservation d'énergie, notamment grâce à l'utilisation et au transfert de nouvelles technologies, à l'exploitation de nouvelle sources d'énergie, y compris les énergies renouvelables, et en réduisant les subventions rattachées aux produits pétroliers. Nous sommes heureux des travaux entrepris par la Banque mondiale et ses partenaires en vue de créer un cadre d'investissement à long terme en matière d'énergie propre et de développement durable, de même que de la mise sur pied prochaine par le Fonds monétaire international d'un nouveau volet de la facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance afin d'aider les pays pauvres à composer avec les chocs touchant les produits de base, dont les flambées des cours pétroliers.
Nous nous entendons sur le fait que le Programme de Doha pour le développement, sous le régime de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), revêt une importance cruciale si l'on veut que la mondialisation ait des retombées bénéfiques sur tous les pays, sans compter que cela contribuerait de façon importante à l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Nous exhortons toutes les parties prenantes à donner l'élan politique nécessaire afin de promouvoir la libéralisation des échanges, de contrer le protectionnisme et de réaliser des progrès tangibles lors de la réunion ministérielle tenue sous les auspices de l'OMC à Hong Kong, en Chine, plus tard cette année, le but étant de conclure les négociations d'ici la fin de 2006. Nous sommes déterminés à accroître de façon marquée l'accès aux biens et aux services sur les marchés, à réduire les mécanismes d'aide au niveau national qui ont des effets de distorsion sur les échanges, à éliminer toutes les formes de subventionnement des exportations agricoles, à réserver aux pays en développement un traitement différencié efficace et à hausser l'aide au commerce pour accroître la capacité des pays en développement à tirer profit de l'élargissement des perspectives commerciales.
Nous savons que les institutions issues des accords de Bretton Woods ont beaucoup contribué à la croissance et au développement ainsi qu'à l'amélioration des systèmes monétaires internationaux. Cela dit, l'évolution de l'économie internationale et des marchés financiers mondiaux rend nécessaire un examen constant de la représentativité, des activités et des stratégies de ces institutions. Nous avons parlé de la nécessité de procéder à une réforme des institutions de Bretton Woods et avons exprimé un soutien ferme à ce propos. Nous avons émis la Déclaration du G20 sur la réforme des institutions issues des accords de Bretton Woods, qui énonce l'importance d'améliorer la gouvernance, la gestion et les stratégies opérationnelles de ces institutions, et nous souhaitons appuyer leur réforme.
Nous avons examiné les résultats du Sommet d'évaluation des Objectifs du Millénaire de l'ONU et les progrès accomplis par la communauté internationale dans l'atteinte des OMD. Nous craignons qu'un certain nombre d'économies en développement ne puissent atteindre leurs objectifs si elles ne reçoivent pas un soutien complémentaire important. Nous demandons à la communauté internationale de se conformer à ses engagements pris à Monterrey et aux pays qui reçoivent cette aide de progresser plus rapidement vers la mise en place de saines politiques. Nous constatons que certains pays du G20 ont cherché à mettre en oeuvre des mécanismes de financement innovateurs.[1] De façon à faire la preuve de l'engagement ferme du G20 en faveur de l'atteinte des OMD, nous avons émis la Déclaration du G20 sur les enjeux liés au développement mondial, qui énonce notre point de vue commun sur les approches et le financement en matière de développement, l'efficacité de l'aide accordée, la contribution des échanges commerciaux au développement et le partenariat mondial pour la réduction de la pauvreté. Tous ces points seront examinés par le G20 au cours des prochaines années.
Nous avons mentionné que le vieillissement de la population est devenu un défi international de première importance, et que des recherches poussées sont requises. Nous avons parlé de l'incidence d'une population vieillissante sur la croissance économique, la sécurité sociale, les marchés financiers et les marchés du travail. Nous savons que des efforts doivent être faits au niveau national pour relever tous ces défis. Nous comprenons en outre que la coopération internationale est tout aussi indispensable. Nous avons observé que l'accès aux marchés du travail étrangers pouvait constituer une incitation importante pouvant amener les gens des pays en développement à faire des études et à acquérir des compétences. Nous avons également constaté que les envois de fonds des travailleurs émigrés constituent une source de revenu importante et stable, qui contribue de façon tangible au développement économique et à la réduction de la pauvreté dans les pays où ces fonds sont reçus. Nous pressons les pays et les organisations internationales à collaborer afin d'améliorer les services liés à ces envois de fonds, à faire connaître les systèmes financiers officiels et à faciliter l'accès à ces systèmes, ainsi qu'à recueillir de meilleures données, ce qui devrait conduire à une réduction des coûts de transaction.
Nous avons souligné l'importance de l'Accord du G20 sur la croissance soutenue, conclu à Berlin en 2004. Nous constatons que les approches de développement évoluent, et qu'elles doivent faire l'objet d'ajustements en fonction des défis économiques du moment. Nous continuerons d'évaluer cet accord en mettant en commun l'expérience acquise en matière de mise en ouvre. Nous savons qu'il n'existe pas d'approche de développement qui puisse convenir à tous les pays. Chaque pays doit être en mesure de choisir les approches et les politiques qui correspondent le plus à sa situation particulière, tout en tirant profit de l'expérience accumulée en matière d'élaboration de politiques au cours des dernières décennies, ce qui inclut l'importance que présentent de saines politiques macroéconomiques dans l'optique d'une croissance soutenue. Nos priorités stratégiques actuelles sont exposées dans le programme de réforme du G20 ci-joint.
Nous avons réaffirmé notre engagement à l'égard des objectifs qui sous-tendent la Déclaration du G20 sur la transparence et l'échange d'information à des fins fiscales, qui a été adoptée l'an dernier. Dans ce contexte, nous sommes heureux des efforts menés par le Forum mondial de l'OCDE sur la fiscalité pour promouvoir des normes de transparence élevées et l'échange efficace de renseignements à des fins fiscales.
Nous avons constaté que des progrès avaient été accomplis récemment afin d'étendre l'utilisation des clauses d'action collective sur les marchés obligataires internationaux. Nous sommes heureux des efforts des pays emprunteurs et des créanciers du secteur privé visant à étendre le consensus au sujet des principes pour des flux de capitaux stables et une restructuration équitable de la dette dans les économies émergentes, qui pourraient contribuer à la prévention des crises et à une plus grande prévisibilité des activités de gestion des crises.
Nous remercions la Chine de son excellent travail à titre d'hôtesse des réunions du G20 en 2005. Nous poursuivrons nos efforts conjoints sous la présidence de l'Australie en 2006. Nous avons convenu aujourd'hui que la présidence serait confiée à l'Afrique du Sud en 2007.
Note:
1. Comme la facilité de développement internationale (FFI) et l'initiative pilote connexe, la FFI pour l'immunisation, une contribution tirée des billets de transport aérien, le Millennium Challenge Account et d'autres mécanismes de financement. [Retour]